Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus qui se transmettent par simple contact au niveau des parties génitales, le plus souvent lors de rapports sexuels. Le préservatif, qui protège contre de nombreuses infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV. Environ 80 % des femmes et des hommes sont exposés aux HPV au cours de leur vie.
En général, ces virus sont sans danger et le corps parvient à les éliminer. Mais il arrive que ces infections persistent et provoquent des lésions. Ces lésions peuvent évoluer vers un cancer plusieurs années plus tard.
Les HPV sont responsables de différentes localisations de cancers : le col de l’utérus, l’anus, l’oropharynx, la vulve, le vagin, la cavité orale, le larynx et le pénis. Si ces cancers liés aux HPV concernent en majorité les femmes (44 % sont des cancers du col de l’utérus), près d’un tiers touche les hommes.
Les vaccins contre les infections à HPV ont été introduits dans de nombreux pays depuis les années 2006/2007. L’efficacité de ces vaccins a pu être démontrée, notamment : la réduction de l’incidence des cancers invasifs du col de l’utérus, des lésions précancéreuses, des infections HPV et des condylomes (aussi appelées verrues génitales).
L’efficacité et la sécurité des vaccins contre les infections à HPV sont ainsi scientifiquement démontrés.
Si la vaccination contre les infections à HPV a en premier lieu été recommandée chez les filles, plus de 20 pays, dont l’Australie, les États-Unis, l’Italie, le Canada, la Norvège et l’Argentine, ont aujourd’hui recommandé l’extension de la vaccination aux garçons, notamment pour des raisons épidémiologiques et des questions d’équité.
Depuis le 1er janvier 2021, la France recommande également la vaccination contre les infections à HPV aux jeunes garçons.
Le dernier vaccin commercialisé (Gardasil® 9) protège contre 9 types de HPV responsables de 90 % des cancers du col de l'utérus, 80 % des cancers de l’anus et 90 % des verrues ano-génitales (condylomes).
Si la vaccination réduit largement le risque de développer un cancer du col de l’utérus, le risque n’est pas nul. C'est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l'utérus à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste indispensable. Ces deux moyens d'agir sont complémentaires !
La vaccination est recommandée pour les filles et les garçons dès l'âge de 11 ans.
De 11 à 14 ans, deux doses suffisent.
Il est à noter que le vaccin contre les papillomavirus humains peut être fait le même jour que d’autres vaccins recommandés à cet âge, comme par exemple le rappel dTcaP (diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite) qui est recommandé entre 11 et 13 ans.
Lorsqu’elle est effectuée avant le début de la vie sexuelle, la protection conférée par le vaccin contre les virus couverts par le vaccin est proche de 100%. Lorsque la vaccination est effectuée après le début de la vie sexuelle, la protection est moindre, car le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures à HPV.
Un rattrapage est possible entre 15 et 19 ans. Dans ce cas, 3 doses sont nécessaires pour que le vaccin soit efficace.
Le vaccin Gardasil® 9 est également recommandé pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes jusqu’à l’âge de 26 ans.
Les médecins traitants, pédiatres, gynécologues, sages-femmes et infirmiers (sur prescription) sont en mesure d'informer, de prescrire et d'administrer le vaccin. Il est également possible de se faire vacciner dans les centres publics de vaccination.
Par ailleurs, le 28 février 2023, le président de la République a annoncé la généralisation dans les collèges de la vaccination gratuite contre les infections liées aux papillomavirus humains pour tous les élèves de 5e, filles comme garçons, volontaires et avec autorisation des parents, dès la rentrée 2023 : en savoir plus sur le site du Ministère de la Santé et de la Prévention
Le vaccin contre les infections à HPV est pris en charge à 65% par l’assurance maladie, le montant restant étant généralement remboursé par les complémentaires santé (mutuelles).
Pour les personnes bénéficiaires de la Complémentaire santé solidaire (CSS, anciennement CMU-C), il n’y a pas d’avance de frais.
La délivrance du vaccin contre les infections à HPV est également possible sans avance de frais dans les centres publics de vaccination.