Bronchiolite : prévenir la transmission, mieux soigner la maladie et limiter le recours aux urgences

Article
© Adobe Stock

Chaque hiver, la bronchiolite touche les nouveau-nés et les nourrissons, et les plus jeunes peuvent présenter des formes graves nécessitant parfois une hospitalisation en service de soins critique. Les mesures barrières habituelles réduisent le risque de transmission. Depuis le 15 septembre 2023, un traitement préventif est disponible.

La bronchiolite est très contagieuse et est majoritairement due au virus respiratoire syncytial (VRS). Elle touche principalement les enfants avant l’âge de 2 ans. Le virus se transmet par la salive, les éternuements, la toux et par les mains. Il reste également sur les objets souillés (tels que les jouets, les tétines, les “doudous”). Ainsi, le rhume de l'enfant et de l'adulte peut être à l'origine d'une bronchiolite chez le nourrisson.

Dans de rares cas, la bronchiolite impose une hospitalisation, voire une admission en réanimation.

La bronchiolite se manifeste le plus fréquemment lors d’épidémie saisonnière. L'épidémie débute généralement à la mi-octobre, pour atteindre un pic en décembre et se terminer à la fin de l'hiver. En France, on estime que la bronchiolite touche chaque hiver près de 30 % des nourrissons de moins de 2 ans, soit environ 480 000 cas par an. 2 à 3% des nourrissons de moins de 1 an seraient hospitalisés pour une bronchiolite plus sévère chaque année.

Les symptômes de la bronchiolite sont variables en fonction des personnes touchées.

Un encombrement nasal avec une toux légère et une fièvre modérée ou absente sont les signes les plus fréquents. L’infection peut se limiter à un simple rhume ou une rhinopharyngite. Dans les 2 à 3 jours, une gêne respiratoire peut apparaitre avec une toux, une augmentation des sécrétions, une respiration rapide et sifflante. À ce stade de la maladie, l'enfant peut avoir des difficultés à s'alimenter et à dormir. Il peut avoir de la fièvre.

Dans la majorité des cas, la bronchiolite guérit spontanément au bout de 5 à 10 jours, mais la toux peut persister pendant 2 à 4 semaines.

  • En cas d’apparition de symptômes chez votre enfant, consultez votre médecin traitant ou votre pédiatre.
  • Pour un avis médical, appelez le 15. Un médecin régulateur vous orientera vers la réponse médicale adaptée : simple conseil médical, consultation chez un médecin ou déplacement aux urgences.
  • Vous ne devez pas vous déplacer aux urgences avant d’avoir pris un avis médical (en appelant le 15), car les délais d’attente y sont très allongés en période épidémique. Toutefois, les enfants âgés de moins de 2 mois y sont accueillis de manière prioritaire.
  • Le soir après 20h, le week-end à partir du samedi midi et les jours fériés, vous pouvez joindre un médecin de garde en appelant le 15.
  • En cas d’urgence vitale, composez le 15.

La prévention repose principalement sur les mesures d’hygiène :

  • Se laver les mains avant d’approcher un nourrisson. Cela doit durer 30 secondes, avec de l’eau et du savon ou en utilisant une solution hydro alcoolique s’il n’est pas possible de se laver les mains ;
  • Éviter, quand cela est possible, d’emmener son enfant dans les endroits publics confinés (transports en commun, centres commerciaux, etc.), où il risquerait d’être en contact avec des personnes enrhumées ;
  • Ne pas partager les biberons, sucettes ou couverts non lavés ;
  • Aérer la chambre en ouvrant les fenêtres au moins 10 minutes par jour ;
  • Nettoyer régulièrement les objets avec lesquels le nourrisson est en contact (jeux, tétines…) ;
  • Quand on est enrhumé, il est souhaitable de porter un masque (en vente en pharmacie) avant de s’occuper d’un bébé et d’éviter de l’embrasser sur le visage.

Durant la maladie, voici les gestes à adopter pour favoriser la guérison de l’enfant :

  • désencombrer le nez du nourrisson, particulièrement avant les repas, avec du sérum physiologique des mouchoirs jetables ;
  • coucher le bébé sur le dos, à plat ;
  • fractionner l'alimentation : réduire la quantité de chaque biberon mais en donner plus fréquemment ;
  • aérer la chambre de l’enfant et veiller à ne pas trop le couvrir ;
  • ne pas exposer l’enfant à la fumée du tabac.

Administré en une seule injection, cet anticorps monoclonal déployé partout en France représente une avancée majeure pour lutter contre la bronchiolite.

Ce traitement sera disponible sur ordonnance en établissement de santé et en pharmacie de ville sans facturation aux patients. Il sera proposé à tous les bébés nés à partir du 6 février (fin de la précédente épidémie) dans les maternités, les cabinets de médecine générale, de pédiatrie, de sages-femmes.
Pour faciliter la plus large administration possible du traitement, il peut être administré par un médecin ou un/e infirmier/ère (ou une sage-femme).