"Le projet régional de santé est un remarquable exercice de concertation"

Article
Portrait d'Elise Noguera, nouvelle directrice de l'ARS Bretagne

Elise Noguéra a pris ses fonctions au moment où les travaux sur le 3e projet régional de santé 2023 / 2027 démarraient. La nouvelle Directrice générale de l’ARS Bretagne y voit l’opportunité de se saisir rapidement des enjeux régionaux et de fixer les priorités pour les cinq ans à venir. C’est aussi l’occasion de mener un exercice de démocratie sanitaire, s’appuyant sur la dynamique des acteurs.

Territoires santé : vous prenez vos fonctions en Bretagne alors qu’un nouveau Projet Régional de Santé est en construction. Le moment idéal pour s’imprégner pleinement des enjeux de santé régionaux !
Elise Noguera : je vois effectivement cela comme un atout. Le bilan du second projet régional de santé et les diagnostics de santé par territoires sont établis. Je dispose donc des éléments les plus à jour pour saisir les enjeux de santé de notre région, proposer les meilleures réponses, définir une ligne claire et donner de la visibilité sur notre feuille de route stratégique sur cinq ans. C’est précieux pour relever, avec les acteurs, les défis auxquels le système de santé est confronté. Il nous faut faciliter l’accès aux soins sur tous les territoires, réduire les inégalités sociales et territoriales de santé, relever les défis relatifs aux ressources humaines en santé, conforter la politique régionale de prévention et de promotion de la santé ou encore renforcer la prise en compte de l’approche « Une seule santé » et de la santé environnementale.

T.S. : comme vous l’évoquez, l’ARS Bretagne ne fera pas tout toute seule !
E. N. : concernant le projet régional de santé, il est plus juste de parler de co-construction. C’est un remarquable exercice de concertation. Je sais que la démocratie sanitaire est dynamique en Bretagne. De mes premiers échanges avec les acteurs, j’ai entendu les attentes mais aussi perçu cette volonté et cette capacité à se mobiliser. C’est une force sur laquelle nous nous appuierons. C’est aussi la clé pour que chacun s’approprie ce projet régional de santé.

T.S. : les attentes vis-à-vis de la politique de santé sont actuellement importantes. Avez-vous déjà identifié des priorités ?
E. N. : la région doit encore progresser sur la mortalité prématurée évitable : je pense aux cancers ou aux maladies cardio-neurovasculaires. Il faut donc poursuivre et accentuer le travail collectif de sensibilisation à la prévention et à la promotion de la santé engagé depuis plusieurs années. L’accès aux soins pour tous constitue un autre enjeu incontournable. Le projet régional de santé se doit d’accompagner les acteurs pour transformer les organisations ou en développer de nouvelles. Sur ce terrain, toutes les innovations seront les bienvenues. Et je ne pense pas seulement à celles mettant en œuvre les nouvelles technologies. Je suis très confiante car je connais la capacité bretonne dès qu’il s’agit d’innover. Parallèlement, avec nos partenaires institutionnels et les collectivités territoriales, il s’agira de continuer à créer les conditions d’une forte attractivité territoriale pour les professionnels de la santé et du médico-social…

"fin mai, nous remettrons notre "copie" aux conseils territoriaux de santé et à la commission régionale de la santé et de l’autonomie"

T.S. : concrètement, où en sont les travaux de construction du nouveau projet régional de santé ?
E. N. : nous venons de démarrer la rédaction du programme régional de santé, articulé autour de trois documents : le cadre d’orientation stratégique, le schéma régional de santé et le programme régional relatif à l’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies. D’importants travaux préalables ont été conduits, à commencer par l’évaluation du précédent projet régional de santé. Celle-ci s’est enrichie des contributions remontées lors du volet santé du Conseil national de la refondation. A la fin du mois de mai, nous serons en mesure d’engager une nouvelle étape de concertation avec les conseils territoriaux de santé et la commission régionale de la santé et de l’autonomie, à partir d’une 1ère version du document constitué des travaux déjà accomplis. Fin juillet, c’est un document finalisé, enrichi des avis précédemment exprimés, qui sera mis à la concertation pour trois mois.

T.S. : vous arrêterez donc le projet régional de santé avant la fin de l’année ?
E. N. : exactement. Les trois mois de concertation nous permettront de publier le nouveau projet régional de santé à la fin du moins d’octobre 2023. Puis, place à la mise en œuvre, au service de la santé des Bretons.

2022 :

  • Evaluation du projet régional de santé 2017/2022
  • Elaboration du diagnostic

Janvier à mars 2023

  • Actualisation du Cadre d’Orientation Stratégique

Février à mai 2023 : 

  • Rédaction du Schéma Régional de Santé et du programme régional relatif à l’accès à la prévention et aux soins des personnes les plus démunies

Juin à juillet 2023

  • Recueil des avis ces conseils territoriaux de santé et de la commission régionale de la santé et de l’autonomie

Fin juillet 2023 : 

  • Lancement de la phase de consultation réglementaire

Novembre 2023

  • Arrêté du projet régional de santé par la Directrice générale de l’ARS Bretagne