Prévention et promotion de la santé : une mission de santé publique portée par l’ARS Bretagne

Communiqué de presse

L’ARS Bretagne est mobilisée autour des enjeux de prévention et des déterminants de la santé. Dans ce cadre, elle développe et anime une politique de prévention et de promotion de la santé sur les priorités identifiées en Bretagne : sédentarité, surpoids, addiction, santé mentale… L’objectif : permettre à tous de vivre plus longtemps, en meilleure santé tout en réduisant les inégalités de santé.

Quels que soient les territoires et milieux de vie, la prévention en santé et la promotion des comportements et environnements, s’appuient sur :

  • une approche globale de la santé incluant notamment l’alimentation, l’activité physique, ou encore la santé mentale ;
  • une attention portée aux principaux facteurs de risques comme le tabac, l’alcool, l’obésité ;
  • une volonté de traduire la prévention par des actions concrètes au cœur de nos territoires, de nos villes ;

Pour protéger la santé de la population, les actions de l’ARS Bretagne visent à favoriser :

  • les comportements favorables à la santé : il s’agit d’agir  en priorité sur les « facteurs de protection » car il est démontré que notre santé est déterminée à 80 % par des facteurs extérieurs au système de soins telles que l’alimentation, l’activité physique, les addictions et la bonne santé mentale, ainsi que nos conditions de vie (on parle des déterminants sociaux de la santé) ;
  • les environnements favorables à la santé dans tous les milieux de vie : crèche, école, maison, travail, ville/ à tous les âges de la vie : nourrissons, enfants, adolescents, personnes âgées…

25 M€ consacrés aux financements de programmes prévention, promotion de la santé

En matière de prévention et promotion de la santé, l’action de l’ARS consiste à financer des programmes soit directement (via des appels à projets), soit en partenariat avec d’autres institutions qui ont, dans leur champ de compétences, l’accompagnement santé d’une partie de la population (par exemple, le Rectorat, l’Administration pénitentiaire…), soit en lien avec les communautés de commune, agglomérations dans le cadre de contrats locaux de santé (CLS).

En 2021, 25 M€ ont été consacrés aux financements de programmes prévention. Un accompagnement financier en augmentation depuis 2019 : + de 6 % entre 2019/2020 ; + de 18 % entre 2020/2021.

Favoriser les comportements favorables à la santé

  • Promouvoir et éduquer au bien manger/ Réduire les risques liés au surpoids et à l’obésité

Le surpoids et l’obésité sont des préoccupations de santé publique qui ne cessent de s’amplifier. En France la prévalence de l’obésité est estimée à 17% de la population adulte, et cette dernière est en augmentation.

En Bretagne, même si la prévalence de l’obésité est inférieure à la moyenne nationale, le taux de 16,9 % reste important et tend à augmenter y compris chez les jeunes.

Cette augmentation trouve notamment des explications en lien avec une urbanisation croissante, qui va de pair avec une baisse de l’activité physique, ainsi que le changement dans les régimes alimentaires et le style de vie, avec notamment une consommation de plus en plus grande de produits transformés.

En action : l’ARS Bretagne fait campagne auprès des jeunes

"Coup de food", une campagne ancrée sur des messages du "bien manger, c’est simple, rapide et pas plus cher".

Même si en Bretagne les indicateurs de santé des jeunes en lien avec l’obésité et le surpoids présentent une prévalence moins défavorable que dans d’autres régions, la priorité de l’agence est d’intervenir le plus en amont possible. A partir du 7 novembre 2022, elle lance une campagne de communication en direction des jeunes de 16 à 25 ans sur le thème de l’alimentation.

A travers cette initiative régionale, il s’agit de permettre à la population des jeunes de développer des comportements favorables à leur santé notamment lors de leurs achats alimentaires ou de la préparation de leur repas sans stigmatisation et de façon décomplexée (En France, presque la moitié de la population étudiante déclare sauter des repas durant une semaine normale de cours et 88 % déclarent avoir envie de changer leur habitude. En Bretagne, seulement deux étudiants sur dix mangent quotidiennement ou presque des fruits, des légumes et des laitages).

Un parti pris créatif et éditorial qui joue avec les expressions et références populaires du monde de la relation amoureuse, de la rencontre et du plaisir, ancrées dans un contexte culinaire

Même si en tant que consommateurs, les jeunes sont de plus en plus informés sur les produits et les actes de consommation, ils restent confrontés à un certain nombre de freins dans leurs expériences alimentaires. En effet, plusieurs facteurs entrent en jeu dans leurs comportements alimentaires et leurs prises de décision lorsqu’ils font leurs courses ou lorsqu’ils cuisinent : le temps, l'argent et les équipements.

L’esprit de cette campagne répond à ces freins en donnant les clés aux jeunes bretons pour améliorer leur alimentation sans les culpabiliser et sans renoncer au plaisir de manger ; susciter leur intérêt et leur curiosité sur leur alimentation et plus généralement leur donner l’envie d’avoir une meilleure maitrise de leur santé ; les guider vers des recettes faciles à faire avec des petits budgets ; les éclairer sur des informations nutritionnelles, pratiques...

Cet esprit bien veillant et déculpabilisant remet le plaisir de bien manger au premier plan. Pour inviter les jeunes à tomber à nouveau amoureux de la cuisine, pour rallumer la flamme avec le plaisir de se faire à manger et de mieux choisir ses produits, l’ARS Bretagne propose aux jeunes de "choper le coup de food".

Coup de food, une campagne essentiellement digitale

Adeptes des réseaux sociaux, 71 % des jeunes y consacrent plus d’1h30 par jour et 50 % suivent des influenceurs. A travers ces derniers, 59 % des jeunes découvrent un produit et 40% des jeunes déclarent avoir plus confiance dans les influenceurs que dans la publicité.

A partir de ces points de repère, l’ARS Bretagne a appuyé sa campagne sur une stratégie à la tonalité digitale, avec la diffusion de publications sur les réseaux sociaux (Snaptchat, Tik-Tok et Instagram) et via le réseau des missions locales de Bretagne. Un dispositif complété par une campagne d’influence par des créateurs de contenus (influenceurs bretons, bureaux des étudiants (BDE)…) et une campagne bus.

@pourmasante_ le nouveau réseau social de l’ARS Bretagne pour parler aux jeunes

En appui de tous ces médias digitaux, l’ARS Bretagne a créé une page Instagram @pourmasante_Lancée à l’occasion de la campagne régionale alimentation des jeunes, cette page a vocation à publier quotidiennemet des posts, story, reels sur les thèmes de prévention/promotion de la santé : alimentation, activité physique, addictions, santé mentale, santé sexuelle, …

Promouvoir l’activité physique / diminuer la sédentarité

L’inactivité physique et les comportements sédentaires ont des impacts majeurs sur la santé, la sédentarité étant la première cause de mortalité au monde, induisant de nombreuses maladies chroniques. Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS), la sédentarité est à l’origine chaque année de 2 millions de décès dans le monde. Elle est responsable de 30 % des maladies coronaires et de 20 à 25 % des cancers.

Avec 30 minutes d’activités modérée par jour :

  • la mortalité précoce (toutes causes confondues) diminue de 30 %
  • le risque de maladies cardio-vasculaires, d’AVC, de diabète de type 2, de cancer du sein, de l’utérus, du poumon, du côlon, de l’estomac, de la vessie, de l’œsophage, diminue de 25 % environ
  • un gain jusqu’à 9 ans de vie en bonne santé est estimé.

En action : l’ARS Bretagne soutient des programmes et des dispositifs sport santé

Aussi, afin de lutter contre la sédentarité et permettre au plus grand nombre de se mettre ou se remettre en mouvement, l’ARS Bretagne soutient :

  • des dispositifs Sport Santé comme les Maisons Sports Santé (MSS) présentes sur l’ensemble du territoire breton qui accueillent et orientent les personnes souhaitant pratiquer ou reprendre une activité physique et sportive à des fins de santé ou de bien-être, quel que soit leur état de santé
20 Maisons Sports Santé sont aujourd'hui implantées en Bretagne
  • des actions Sport Santé comme par exemples la démarche ICAPS (Intervention Centrée sur l’Activité Physique et la Sédentarité ) à l’attention des jeunes et le programme D-marche en direction du  grand public ou bien encore des actions d’activité physique adaptée à l’attention de personnes ayant des addictions
  • des ressources Sport Santé comme le site internet bretagne-sport-sante afin de rendre visible une offre d’activité physique sport-santé de proximité.

Le développement de l’activité physique et la lutte contre la sédentarité des jeunes est une priorité nationale et régionale. Inscrite au plan régional Sport-Santé Bien-Etre, l’ARS Bretagne, le Rectorat et la DRAJES se mobilisent depuis 2021 pour favoriser le déploiement de projets ICAPS sur le territoire breton. 19 projets répartis sur les 4 départements ciblant les jeunes du primaire au lycée sont aujourd’hui portés par des établissements scolaires, des collectivités ou des structures associatives.

Ces projets bénéficient d’un accompagnement méthodologique du CNDAPS (Centre National d’Appui au Déploiement en Activité Physique et lutte contre la Sédentarité) pour l’élaboration et la mise en œuvre des actions. L’ARS soutient financièrement le CNDAPS pour son accompagnement au déploiement de la démarche en région, et les porteurs de projets pour la mise en œuvre de leurs actions.

Reconnue efficace par l’OMS, cette démarche fondée sur une approche socio-écologique, cible le jeune dans son milieu de vie et prévoit des interventions à 3 niveaux : le jeune, son entourage ou support social (parents, jeunes, enseignants, éducateurs), et son environnement institutionnel et organisationnel. Les actions s’inscrivent dans la durée (durant au moins 2 ans) tout au long du parcours éducatif des jeunes. L’approche multi-partenariale et inter-sectorielle prend toute son importance dans la mise en œuvre simultanée des actions, gage de réussite du projet.

En exemples, deux  projets menés dans des établissements scolaires

  • Le lycée professionnel Marie le Franc de Lorient a mis en place plusieurs actions visant à apporter des repères aux jeunes sur eux-mêmes, et à faire des choix adaptés pour leur santé et leur bien-être (tests de forme, objectif personnel, utilisation d’une montre connectée, sortie longe côte, randonnée, défis inter-classes, créneaux d’activité physique sur le temps scolaire et périscolaire, ou encore mise à disposition de matériel sportif et d’animateurs). C’est au total plus de 40 actions qui ont été réalisées au cours de l’année scolaire à destination de 250 élèves de seconde.
  • Le collège René Vercel de Dinan propose à 150 élèves de 5ème de travailler en heure de vie classe les sujets de la connaissance de soi, du plaisir, des émotions, de l’activité physique et de la sédentarité. Il permet également la pratique d’activité physique sur les temps de récréation, les temps avant l’école, la pause méridienne et après l’école. 3 conférences-débats, 3 jeux/concours, 8 tournois, 3 journées découverte et 2 journée sport-santé viennent compléter ces actions tout au long de l’année scolaire. Des brochures sur les bienfaits de l’activité physique et la lutte contre la sédentarité pour les jeunes, et sur les écrans pour les jeunes et les adultes, ainsi que des affiches sont aussi distribuées et/ou affichées.

Porté par l’association ADAL (A la Découverte de l’Age Libre), D-marche est un programme motivationnel visant à mettre en mouvement la population en augmentant le nombre de pas quotidien. Expérimenté depuis de nombreuses années auprès des personnes âgées, ce programme a fait l’objet en 2015 d’une évaluation de l’utilité sociale, qui a montré sa capacité à mobiliser les personnes, à entretenir la motivation et à modifier les comportements dans la durée. L’engagement individuel associé à l’investissement collectif optimise des changements de comportements durables. Il est identifié par Santé Publique France comme action prometteuse et référencée par la mission parlementaire de M. Jean-Marc Zulesi sur le développement des mobilités actives pour lutter contre la perte d’autonomie publié en mars 2022.

En région Bretagne, 80 groupes de D-marcheurs ont été mis en oeuvre depuis 2016 avec 5 formateurs D-marche. Le financement de l’ARS va permettre le déploiement, d’ici la fin de l’année 2023, de 36 programmes D-marche sur le territoire breton, répartis sur les 4 départements.  

La particularité du programme breton mis en place est le partenariat établi en 2021 avec les infirmières Asalée qui va permettre d’une part, d’identifier les malades chroniques et personnes isolées socialement pour la constitution des groupes, et de renforcer l’accompagnement et le suivi individuel et collectif des D-marcheurs d’autre part, dans le cadre des missions et consultations des infirmières Asalée. Une évaluation de ce programme D-marche/Infirmières Asalée est prévue afin de mesurer l’impact du programme sur le comportement des bénéficiaires, leur état de santé, les consommations et les investissements en santé. Les résultats sont prévus pour fin avril 2024.