3114 : le numéro national de prévention du suicide

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Mis en place dans le cadre du Ségur de la Santé et ouvert depuis le 1er octobre en Bretagne, le numéro national de prévention du suicide, le 3114, aide les personnes en souffrance psychique et leur garantit un accès au système de soins.

Gratuit et confidentiel, le 3114 est accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, depuis tout le territoire national (Métropole et Outre-Mer). Il constitue une réponse professionnelle essentielle à l’enjeu de l’accès et du maintien du lien avec le système de soins des personnes en souffrance.

Avec deux décès et vingt tentatives de suicide par jour, la Bretagne est la région française la plus touchée par le suicide.
Cette plateforme téléphonique a ainsi pour objectif d’aider les personnes en détresse, depuis les premières idées de mort jusqu’à la crise suicidaire, en assurant des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention, en lien avec le SAMU, qu’il peut mobiliser de façon directe.

Elle s’adresse également à leur entourage (familial, amical, professionnel) et aux professionnels en contact avec des personnes en détresse ou en quête d’information sur le suicide et sa prévention.

Site de conseils et de ressources du numéro national de prévention du suicide

Quelle organisation en Bretagne ?

Le centre répondant breton est localisé au CHRU de Brest où 17 professionnels de santé spécifiquement formés se relayent 24h/24 et 7j/7 pour répondre aux appels reçus chaque jour et assurent des missions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’intervention.

En journée, les professionnels brestois prennent en charge les appels bretons et assure pour partie un soutien aux régions en cours de déploiement. La nuit et le week-end, le centre de Brest fait partie des trois seuls centres ouverts sur l’ensemble du territoire et prend ainsi en charge un tiers de la population nationale. 

Depuis l’ouverture de la ligne, 7 349 appels ont été reçus en Bretagne (chiffres de janvier 2022) avec en moyenne une cinquantaine d’appels pris en charge par jour.

En Chiffres

Le taux de suicide en France est l’un des plus élevés des pays européens : il constitue la deuxième cause de mortalité des 10-25 ans après les accidents de la route.

La région Bretagne demeure la région française la plus touchée par le suicide. Selon les données de février 2021 de l’ORS Bretagne :

  • Près de 700 suicides sont dénombrés chaque année en Bretagne : 35 % des suicides ont lieu entre 45 et 59 ans. On observe une surmortalité masculine (+54 %) et féminine (+46 %) par rapport à la moyenne nationale.
  • En moyenne, 20 tentatives de suicides par jour sont constatées en Bretagne : 59 % d’entre elles concernent des femmes, principalement âgées de 15 à 24 ans et de 45 à 54 ans.

Une stratégie de prévention du suicide rénovée

Avec l’ouverture du 3114, la rénovation de la stratégie de prévention du suicide se poursuit sous l'impulsion de la feuille de route « Santé mentale et psychiatrie 2018 » en proposant dorénavant cinq axes :

  • le 3114, le numéro national d’appel pour les personnes en détresse psychique.
  • le dispositif VigilanS de veille et recontact des personnes ayant fait une tentative de suicide dans les suites de leur sortie des urgences ou d’une hospitalisation. Créé en 2015 et déployé à ce jour dans 12 régions métropolitaines sur 13 et dans deux régions d’Outre–Mer, puis dans l’ensemble des régions avant la fin de cette année, ce sont près de 15 000 patients qui y ont eu recours en 2020 et déjà près de 10 000 en juin 2021. En Bretagne, près de 1800 personnes en ont bénéficié en 2021. 
  • de nouvelles formations organisées autour de trois modules (repérage, évaluation/orientation et intervention de crise) permettent de faciliter l'accès des personnes en souffrance à un accompagnement adapté.
  • la prévention de la contagion suicidaire (dans les médias, sur les réseaux sociaux, dans les lieux publics ou les institutions (https://papageno-suicide.com).
  • l'information du public via des campagnes nationales, des semaines d'information, des réunions thématiques... 

En région, cette stratégie est déclinée par l’ARS Bretagne et adaptée aux spécificités des territoires, en lien avec les acteurs locaux. Elle constitue notamment un engagement fort du projet régional de santé (PRS) breton , avec une attention particulière, dans le contexte de crise épidémique actuel et de ses conséquences sur la santé mentale de la population, notamment chez les jeunes, avec le renforcement des dispositifs d'accueil, d'écoute, d'orientation et de prise en charge des jeunes.