Espèces nuisibles rencontrées en Bretagne et susceptibles d'être dangereuses pour la santé

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Berce du Caucase / chenilles processionnaires du pin / ambroisie

D’autres espèces nuisibles avec des conséquences sanitaires parfois graves peuvent êtres rencontrées en Bretagne :
• les chenilles urticantes (chenilles processionnaires du pin et chenilles processionnaires du chêne) ;
• la berce du Caucase ;
• le datura stramoine ;
• les pollens d’Ambroisies.

Les chenilles urticantes

Les risques pour votre santé

Parmi les chenilles urticantes, les chenilles processionnaires sont connues pour leur mode de vie grégaire et leur déplacement en file indienne. Elles sont recouvertes de soies urticantes et allergisantes pour l'Homme et l'animal.
Outre des dégâts sur les végétaux,
elles provoquent, via la dispersion de leurs centaines de milliers de soies urticantes (0.1 – 0.2 mm), des atteintes cutanées, respiratoires, oculaires ou digestives.
Dans des cas plus rares et plus graves, d’autres organes peuvent être touchés.

Les réactions irritatives et toxiques se traduisent chez l’Homme par des symptômes tels que prurit, érythème, urticaire, conjonctivite, lésion de la cornée, toux, mal de gorge, difficulté respiratoire, vomissement ou douleur abdominale. Des réactions allergiques sont possibles également en cas d’expositions importantes et répétées mais plus rares.


La chenille processionnaire du pin

Les processionnaires du pin, sous leur forme adulte (papillon), effectuent leurs vols de reproduction et leur ponte entre juin et septembre. Les œufs éclosent entre fin juillet et début novembre. S’en suit une période de nidification et de nourrissage permettant le développement des 5 stades larvaires (chenilles) entre octobre et février. À son dernier stade larvaire, la processionnaire du pin descend le long du tronc pour aller s’enfouir dans le sol (entre janvier-février et mai) et se transformer en chrysalide. C’est la procession de nymphose, période pendant laquelle les chenilles sont particulièrement dangereuses pour l’Homme et les animaux car elles se situent au niveau du sol.
Les descentes sont les plus massives en février-mars en zone méditerranéenne et en mars-avril pour le nord de la France. A noter que ces périodes peuvent fortement varier selon les aléas climatiques : processions de famine parfois dès octobre, ou processions de nymphose plus tardives.

Une fois sa métamorphose achevée, en général quelques semaines plus tard (à noter que certaines larves du pin peuvent rester enfouies dans le sol plusieurs années), le papillon sort et les individus mâles et femelles se reproduisent. Les femelles iront pondre leurs œufs en haut d’un autre arbre et recommencer ainsi un cycle de vie.

Etat de la situation en Bretagne :

Elles sont très présentes en Bretagne. Pour les surveiller, un réseau de piège des papillons est mis en place par la FREDON sur 18 sites. En 2022, cette surveillance a montré que les chenilles processionnaires du pin sont très présentes dans les Côtes d’Armor, l’Ille et Vilaine et le Morbihan.


La chenille processionnaire du chêne

Les processionnaires du chêne, sous leur forme adulte (papillons), effectuent leur vol de reproduction de fin juillet à mi-août. Elles pondent de juillet à septembre. Les œufs éclosent au printemps suivant en mars-avril, de façon synchronisée avec le débourrement des chênes. Les chenilles apparaissent en avril et se dirigent en procession vers les extrémités des rameaux où elles construisent des nids. Elles s’alimentent jusqu’en juillet puis elles se nymphosent. Les adultes apparaissent 30 à 40 jours plus tard.

Les chenilles de Processionnaire du chêne émettent des soies urticantes de mai à juillet lorsque les larves ont atteint le 3ème stade. Elles quittent leur nid lors de processions nocturnes pour se nourrir des feuilles de chêne à proximité.

Les différents nids créés par les chenilles contiennent des débris d’exuvies (=mues) larvaires et de nymphose ainsi qu’un nombre important de soies et peuvent encore garder leur potentiel urticant plusieurs années.

Etat de la situation en Bretagne :

Elles sont pour l’instant assez peu présentes en Bretagne. Pour les surveiller, un réseau de piège des papillons est mis en place par la FREDON sur 10 sites. Il a permis de montrer, en 2022, que les chenilles processionnaires du chêne sont présentes dans le Morbihan.

Il est essentiel de signaler toute présence ou suspicion de présence sur l’outil dédié accessible depuis le site Internet de l’observatoire des chenilles processionnaires.

Pour se protéger :

  • Ne pas s'approcher des chenilles, ne pas les toucher et ne pas toucher leur nid ;
  • Ne pas se promener sous les arbres porteurs de nids ;
  • Porter des vêtements longs, gants et un couvre-chef, en cas de doute ou de manipulation de bois ou de fourrage provenant de secteurs infestés ;
  • Éviter de se frotter les yeux pendant ou au retour d'une balade lors de laquelle vous avez été proche de nids ou de chenilles ;
  • En cas de doute : prendre une douche et changer de vêtements ;
  • Laver les fruits et légumes de votre jardin si des populations sont observées aux alentours ;
  • Éviter de faire sécher du linge à côté des arbres infestés ;
  • Faire appel à un professionnel pour traiter les nids ;
  • Eloigner les animaux domestiques, en particulier les chiens et les chevaux ;
  • Eviter de balayer, écraser les chenilles et limiter toute autre action qui mettrait les soies en suspension.

Vous avez été exposés à des poils urticants de chenilles processionnaires ?

  • Si l’on pense avoir été touché, il est recommandé de prendre une douche, de bien se rincer pour faire partir les poils et de changer de vêtements. Il ne faut pas frotter les lésions pour éviter de casser les poils invisibles présents.
  • En cas de signes d’urgence (détresse respiratoire, perte de connaissance…), il faut immédiatement appeler le 15, ou le 112 ou le 114 pour les personnes sourdes et malentendantes.
  • Lorsqu’on a eu des poils dans l’œil, il faut consulter rapidement un ophtalmologue.
  • En cas d’autres symptômes (rougeur, démangeaison) : appeler un Centre antipoison ou consulter un médecin. Si possible, photographiez la chenille pour permettre d’identifier l’espèce avec certitude.
  • Pour les animaux domestiques, consulter un vétérinaire ou appeler un centre antipoison vétérinaire.

L' Ambroisie et la Berce du Caucase 

L' ambroisie

L’ambroisie à feuille d’armoise est une plante envahissante dont le pollen émis en fin d’été est très allergisant. Quelques grains de pollens par m3 d’air suffisent à déclencher l’allergie. Dans 50% des cas, cette allergie peut en outre entraîner l’apparition de l’asthme ou provoquer son aggravation.

Très présente dans la vallée du Rhône, l’ambroisie s’étend progressivement sur l’ensemble du territoire métropolitain. Peu détectée pour l’instant en Bretagne, des pieds sont régulièrement découverts et arrachés. Elle est sous haute surveillance.

Comment la reconnaître ?

Si vous pensez avoir détecté l’ambroisie, contacter la FREDON (02 23 21 18 18) ou faites votre signalement sur le site Internet dédié.

Des arrêtés préfectoraux réglementent, depuis le 1er avril, la lutte dans les 4 départements bretons :

Ces arrêtés ont été pris conformément au code de la santé publique et au code de l’environnement. Ils sont applicables dès leur signature et s’imposent à tous.

Les dispositions des arrêtés sont les suivantes :

Obligation de lutte pour les propriétaires, locataires, exploitants, gestionnaires de terrains, ayants droit ou occupants, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entrepreneurs de travaux publics et privés

Les propriétaires, locataires, exploitants, gestionnaires de terrains, ayants droit ou occupants, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre, entrepreneurs de travaux publics et privés sont tenus de mener des actions de prévention et de lutter contre les ambroisies et la Berce du Caucase.

Obligation de lutte sur toute surface

L’obligation de lutte et de non dissémination s’applique sur toute surface sans exception (espaces publics, voies de communication, cours d’eau, terrains des entreprises, milieux agricoles, propriétés des particuliers,…).

Lorsque des plants sont détectés sur leur territoire d’intervention, les gestionnaires des espaces publics, des routes, des voies ferrées sont tenus d’élaborer un plan de gestion.

Priorisation à l’élimination non chimique des ambroisies et de la Berce du Caucase

L’élimination non chimique des ambroisies et de la Berce du Caucase doit être privilégiée. L’utilisation de produits phytosanitaire est interdite hors terrains agricoles. Sur les terrains agricoles, elle peut être réalisée uniquement en cas de nécessité absolue.

Définition des mesures de prévention et de lutte dans des plans d’action spécifiques annexés à l’arrêté

Les principales mesures de prévention et de lutte sont définies dans les plans d’action annexés à cet arrêté. Elles concernent :

  • l’amélioration des connaissances (mettre en place un réseau d’observateurs et de référents, améliorer la connaissance sur la répartition des ambroisies et de la Berce du Caucase, surveillance des pollens) ;
  • la formation et la sensibilisation des acteurs de terrain ;
  • la mise en œuvre d’actions pour prévenir l’apparition de ces espèces ou lutter contre leur prolifération.

 

Voir Aussi