Pascal Royer : "l’usager doit avoir la capacité d’être acteur et responsable de sa santé"

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Président de la Commission spécialisée Droits des usagers (CSDU), Pascal Royer a conduit les travaux de l’instance lors de l’élaboration du Projet régional de santé 3 (PRS3). S’il souligne la pleine association des usagers, il demeure vigilant quant à la place de la démocratie en santé dans le système de soins. Selon lui, il faut rendre l’usager acteur et décisionnaire de son parcours de soin.

Quel bilan faites-vous de la phase de construction et de concertation du PRS au cours du 1er semestre 2023 ? Quel moment marquant retenez-vous ?

Pascal Royer : "Ce fût un travail au long cours que nous avons mené avec, entre autre, la phase de diagnostic puis la phase de construction. D’abord nous avons été mobilisés sur l’évaluation du PRS 2 qui a pu nous sembler longue, compliquée et incertaine dans les objectifs. Cependant, il faut souligner qu’une fois les travaux sur l’évaluation réalisés, il a été plus aisé de faire des propositions sur le PRS3.

A partir de ce moment-là, le travail de construction a été vraiment plus dynamique et différent, les représentants des usagers se sont sentis plus concernés. Ce sentiment d’être associé dès la conception, l’élaboration et les différentes phases de concertation ont été renforcé par l’implication de la Direction adjointe Qualité pilotage et de l’ensemble des collaborateurs ARS. A mes yeux, un moment marquant : a été la séance plénière de la CRSA du 17 janvier 2023 où nous avons travaillé tous ensemble : représentants des CTS/professionnels/RU… Je retiendrai également, en tant que président de la CSDU, le travail de collaboration étroite entre la CSDU et les CTS qui ont travaillé en ateliers sur le PRS3. Chacun des participants a pu faire part d’un engouement réel et d’un investissement personnel."

Quelles sont les priorités et les objectifs du PRS3 que vous souhaitez mettre en avant pour la santé des bretons ?

P.R. : "Je souhaite mettre en avant 4 priorités pour la santé des bretons au travers de ce PRS 3 :

  • Il est indispensable d’améliorer la prise en compte de la santé mentale dans sa globalité car aujourd’hui on observe de réels déficits dans ce domaine.
  • La prévention de manière générale, (ex : le dépistage des cancers qui n’a pas retrouvé son rythme depuis la période COVID) mais aussi toutes les interrogations sur l’environnement et bien d’autres sujets …
  • La démocratie en santé est fragile : il faut renforcer la place des usagers au sein du secteur sanitaire, médico-social et ambulatoire :
  • Il faut être vigilant sur la place laissée aux usagers durant les périodes de crise."

"Il est primordial de rendre acteur et décisionnaire l’usager de son parcours de soin"

Pascal Royer

Pour la mise en œuvre du PRS3, quelles sont vos attentes et quel rôle pour la démocratie en santé ?

P.R. : "Dans la mise en œuvre de ce PRS 3, plusieurs attentes fortes pour l’usager et la démocratie en santé.  D’abord, il est primordial de rendre acteur et décisionnaire l’usager de son parcours de soin. Il faut également réduire les facteurs de risque qui pourraient entrainer une ou plusieurs ruptures dans les parcours de soins. L’objectif étant de tendre vers un parcours de soins le plus optimal possible pour l’usager.  Pour renforcer la place de la démocratie en santé, il est indispensable que tous les acteurs de la santé (élus, entres autres…) s’investissent réellement dans les instances de coopération avec les professionnels et les usagers de la santé. Dans les établissements de santé, il faut rendre la place de l’usager et de leurs représentants opérationnelle, systématique et naturelle dans les pratiques professionnelles (via un projet des usagers, implications dans toutes les commissions et groupes de travail par exemple …). Il faut travailler en transversalité et avoir un partage d’information et de pratique entre les parties Mais pour cela il faut veiller à renforcer le vivier des représentants des usagers aussi bien en nombre qu’en capacité d’investissement. L’usager doit avoir la capacité d’être acteur et responsable de sa santé."