Légionelles et légionellose

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Prévention de la légionellose

En 2020, 1305 cas de légionellose ont été notifiés en France par le système de déclaration obligatoire, dont 27 cas en Bretagne. Ces pneumopathies supposent une exposition aux légionelles, bactéries qui se développent dans les installations à risque comme les réseaux d’eau chaude sanitaire ou les tours aéroréfrigérantes.

La légionellose est une infection pulmonaire grave causée par une bactérie nommée Legionella. Il ne s’agit pas d’une maladie contagieuse d’une personne à une autre.
Elle affecte essentiellement les adultes et touche plus particulièrement les personnes présentant des facteurs favorisants. Le risque de maladie augmente avec l’âge et plus particulièrement chez les fumeurs. Les personnes dont le système immunitaire est affaibli par certaines pathologies (diabète, cancer) sont aussi plus vulnérables.

La légionellose est une maladie à déclaration obligatoire.
Chaque signalement par un médecin au CORRSi (Tel : 09 74 50 00 09) donnera lieu à investigations par l’ARS.

Les légionelles sont présentes à l’état naturel dans les eaux douces (lacs et rivières) et les sols humides. À partir du milieu naturel, la bactérie peut coloniser les installations qui leur offrent des conditions favorables à leur développement (stagnation de l’eau, température de l’eau comprise entre 25 et 45 °C, présence de nutriments).

La contamination se fait par voie respiratoire, par inhalation d’eau contaminée diffusée en aérosol.

Les installations à risque sont celles qui sont susceptibles de produire des aérosols contaminés : les réseaux d’eau chaude au travers des douches, les circuits des tours aéroréfrigérantes (TAR), les bains à bulles (spa), les brumisateurs ou humidificateurs, les fontaines décoratives …

Les symptômes sont généralement similaires à ceux d’une grippe : fièvre, frissons, toux, difficultés respiratoires,…

La gravité de l’infection dépend de plusieurs facteurs, notamment de la virulence de la souche contractée et de la vulnérabilité de l’individu (tabagisme, âge, personnes immunodéprimées, transplantées, personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, coexistence d’une maladie chronique…).

Les conséquences sanitaires des expositions aux légionelles peuvent prendre la forme :

  •  d’infections non-pulmonaires de type grippal (fièvres de Pontiac notamment) dont l’issue est généralement favorable ;
  •  d’infections pulmonaires graves, la légionellose.

La légionellose est une pneumopathie sévère. La létalité, bien que plus faible que par le passé, atteint 11%

La légionellose se traite avec des antibiotiques. La durée du traitement est généralement de 14 à 21 jours.

La plupart des patients atteints doivent être pris en charge à l’hôpital. Les cas de légionellose notifiés correspondent souvent à des personnes hospitalisées en réanimation ou en unité de soins intensifs. La guérison est obtenue souvent après plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Quand le diagnostic et le traitement interviennent tôt, l’issue est généralement favorable.


En 2019, l’incidence en Bretagne est en augmentation mais reste le plus faible de France / habitants). Le gradient géographique Ouest-Est du taux d’incidence des cas reste marqué (1,2 cas/ 100 000 habitants en Bretagne contre 4,8 cas/100 000 en PACA).

Elles passent par la mise en œuvre d'actions préventives au niveau de la conception, l'entretien et la maintenance des TAR et des installations de production d'eau chaude, basées sur le respect de 3 grands principes :

  • éviter la stagnation et assurer une bonne circulation de l'eau ;
  • lutter contre l'entartrage, la corrosion par une conception et un entretien adapté à la qualité de l'eau et aux caractéristiques de l'installation ;
  • maîtriser la température de l'eau dans les installations.

Dans l’habitat individuel

Il est possible d’agir chez soi en :

  • faisant couler l’eau froide et l’eau chaude au moins 1 fois par semaine au niveau des points d’eau qui sont peu utilisés (évier, lavabos, douche, etc.), après chaque période d’absence prolongée, pour tous les points d’eau avant de les réutiliser (notamment la douche) ;
  • surveillant la température de l’eau chaude au domicile : elle doit être très chaude mais pas « bouillante » (au moins 50°C et au plus 60°C au niveau de l’évier de la cuisine) ;
  • procédant régulièrement au détartrage et à la désinfection des embouts de robinetterie (brise-jets, pommeaux de douches, etc.) ;
  • utilisant de l’eau stérile pour les appareils biomédicaux (nettoyage et remplissage des appareils d’oxygénothérapie ou de lutte contre l’apnée du sommeil).

Dans les établissements recevant du public

L’arrêté du 1er février 2010 relatif à la surveillance des légionelles dans les installations de production, de stockage et de distribution d’eau chaude sanitaire impose aux responsables d’établissements recevant du public (ERP) et proposant des douches à leurs usagers, de mettre en œuvre une surveillance des installations collectives d’eau chaude sanitaire sur les paramètres température et légionelles. Une information sur les obligations par type d’installation et d’établissement est disponible sur le site Internet du ministère chargé de la santé

La circulaire du 27 juillet 2010 mentionne les dispositions sanitaires relatives à l’exploitation des bains à remous à usage collectif et recevant du public, dans le cadre des risques infectieux et notamment de la légionellose.

Inspections et contrôles

Les départements Santé-Environnement des ARS mettent en œuvre des inspections  ou des contrôles réguliers afin de prévenir les risques liés aux légionelles dans les établissements de bain, dans les établissements de santé ou accueillant des personnes âgées mais également dans tout ERP fréquenté par un cas de légionellose déclaré.

Les services des Installations classées des DREAL, des DDETS ou des DDPP assurent les contrôles relevant de l’exploitation des tours aéroréfrigérantes (TAR).

*DREAL : Directions départementales de l’environnement, de l’aménagement et du logement

*DDETS : Direction départementale de l’emploi, du travail et des solidarités

*DDPP : Direction départementale de la protection des populations

Aller plus loin

Contact

- CORRSi : 09 74 50 00 09

- ARS : Départements Santé-Environnement : consulter la page Contact

- Tours aéroréfrigérantes :

DREAL Bretagne
L’Armorique
10, rue Maurice Fabre
CS 96515 - 35 000 RENNES
Tél : 02.99.33.45.55

Site internet : www.bretagne.developpement-durable.gouv.fr