Le monoxyde de carbone

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monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone est un gaz toxique et mortel, indétectable par nos sens, résultant d’une mauvaise combustion. Il constitue encore aujourd’hui la première cause de décès par toxicité aiguë en France. Des gestes simples de prévention permettent d’éviter l’intoxication.

Avec l’arrivée de l’hiver et de ses intempéries, les risques d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) augmentent avec l’utilisation des appareils de chauffage mais aussi d’appareils comme les braseros, les groupes électrogènes, les pompes à eau et tous les appareils équipés d’un moteur thermique davantage utilisés en cas de tempête, inondation ou grand froid notamment.

Le monoxyde de carbone est un gaz toxique, indétectable par nos sens. Il est incolore, inodore, non irritant, sans saveur et d’une densité proche de celle de l’air. Les intoxications au monoxyde de carbone peuvent concerner chacun de nous et avoir des conséquences dramatiques. Adopter les bons gestes réduit les risques. 

En cas de suspicion d’intoxication, aérez immédiatement les locaux, arrêtez si possible les appareils à combustion, évacuez les locaux et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes).

Le monoxyde de carbone provient de la combustion incomplète des combustibles organiques (bois, butane, charbon, essence, fuel, gaz naturel, pétrole, propane) utilisés dans les appareils de chauffage, de production d’eau chaude ou moteurs thermiques (groupe électrogène, par exemple) défectueux, vétustes, employés dans de mauvaises conditions ou mal entretenus.

Les intoxications au monoxyde de carbone résultent de plusieurs causes :

  • une mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné) ;

  • une absence ou insuffisance de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées) ;

  • un défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude ;

  • une vétusté des appareils ;

  • un usage inapproprié de certains appareils, conçus exclusivement pour une utilisation en extérieur ou en appoint (appareils de chauffage d’appoint utilisés en continu par exemple, groupes électrogènes ..) ;

  • une incompatibilité des différentes installations présentes dans un même logement (exemple : foyer ouvert et chaudière).

On observe souvent, lors d’accidents, un cumul de ces causes.

De plus, des facteurs aggravants comme des conditions météorologiques particulières (tempête, brouillard dense, grand froid, inondations…) entraînent une élévation des risques et ce, d’autant plus qu’elles peuvent s’accompagner de l’utilisation massive de chauffages d’appoint (poêle à pétrole, brasero…).

Tous les types d’appareils à combustion, quel que soit le combustible utilisé, constituent une source potentielle de monoxyde de carbone, en quantité variable selon la nature de ce combustible et la qualité de la combustion :

  • les chaudières à bois, à charbon, à gaz, ou à fioul

  • les chauffe-eau et chauffe-bain

  • les inserts de cheminées, les poêles

  • les chauffages mobiles d’appoint

  • les cuisinières à bois, à charbon, ou à gaz

  • les moteurs automobiles dans les garages

  • les groupes électrogènes à essence ou à fioul et tout moteur thermique fixe ou mobile

  • les braseros, barbecues…

Chaque année en France, environ 3 000 personnes sont accidentellement intoxiquées au monoxyde de carbone et une centaine de personnes en meurent. En 2024, en Bretagne, 103 personnes ont été intoxiquées et 3 sont décédées. 

Après avoir été respiré, le monoxyde de carbone prend la place de l’oxygène dans le sang et peut être à l’origine de maux de tête, nausées, fatigues, malaises ou encore de paralysies musculaires. Son action peut être rapide ; dans les cas les plus graves, il peut entraîner en quelques minutes le coma, voire le décès. Les personnes intoxiquées gardent parfois des séquelles à vie.

Connaitre les symptômes :

Les maux de tête sont les symptômes les plus fréquents, ainsi que les vertiges ou une sensation de faiblesse musculaire. Les troubles digestifs (nausées, vomissements sans diarrhée, douleurs abdominales) peuvent être particulièrement trompeurs.

D’autres symptômes peuvent être rencontrés à des fréquences variables, notamment en cas d’intoxication plus importante : dyspnée, malaise, troubles de la vision, difficultés de concentration, troubles du comportement, douleurs dans la poitrine, confusion, convulsions. Une intoxication grave peut conduire au coma et au décès par défaillance cardiorespiratoire, parfois en quelques minutes. Ces intoxications peuvent entraîner des séquelles à vie.

Quand y penser ?

Par le caractère peu spécifique de ces symptômes, ces intoxications donnent souvent lieu à un grand nombre de faux diagnostics de grippe, de gastro-entérites ou d’autres affections bénignes. Ce diagnostic doit être évoqué devant la combinaison de certains d’entre eux et notamment lorsque :

  • ces symptômes surviennent chez plusieurs personnes vivant dans le même lieu ;

  • ces symptômes disparaissent ou s’atténuent lorsque ces personnes quittent ce lieu ;

  • des anomalies de comportement voire le décès d’un animal de compagnie ont été constatées.

Devant ce tableau clinique, la présence d’une source de production du monoxyde de carbone doit être recherchée (combustion incomplète) : présence de dispositifs de chauffage à combustion à l’intérieur du lieu de vie (groupe électrogène, brasero, poêle à bois, chauffage d’appoint, cheminée, etc.).

Trois groupes de population font l’objet d’une attention particulière :

  • la femme enceinte : l’intoxication au monoxyde de carbone est d’une particulière gravité pour le fœtus (dissociation possible entre l’état de la mère et celui du fœtus) ;

  • le nouveau-né ou le nourrisson : le risque d’intoxication est plus important en lien avec un temps d’exposition très élevé au domicile. Pour des raisons physiologiques, ils peuvent être les premiers voire les seuls intoxiqués. La présentation clinique est souvent atypique (refus de téter, pleurs inexpliqués, torpeur, convulsions).

  • la personne âgée : les signes non spécifiques peuvent être attribués à tort à l’âge.

Invisible, inodore et non irritant, le monoxyde de carbone est indétectable. Les sources d’intoxication sont multiples : 

- installations raccordées à un conduit (chaudière, chauffe-eau, cheminée), surtout si elles sont mal entretenues ; 

- appareils mobiles s’ils sont mal utilisés (chauffage d’appoint, brasero, groupe électrogène, pompe à eau, barbecue) ; 

- appareils utilisant des combustibles (gaz naturel, bois, charbon, fuel, butane, propane, essence, pétrole). 

Pour limiter les risques d’intoxication, adoptez les bons gestes.

Dans votre logement : 

• Au moins une fois par an, avant l’hiver et impérativement avant toute remise en fonctionnement, faites systématiquement vérifier et entretenir par un professionnel qualifié les installations de chauffage (comme les chaudières) et de production d'eau chaude ainsi que les conduits de fumée (ramonage mécanique), dans votre résidence principale et secondaire, le cas échéant ; 

• Aérez au moins 10 minutes par jour votre logement, même s’il fait froid ; 

• Maintenez vos systèmes de ventilation en bon état de fonctionnement et ne bouchez jamais les entrées et sorties d'air ; 

Pour les appareils mobiles : 

• Respectez systématiquement les consignes d'utilisation des appareils à combustion indiquées par le fabricant : n’employez que le combustible préconisé, ne jamais faire fonctionner les chauffages d'appoint en continu ; 

• Les appareils de cuisson ne doivent jamais être utilisés pour se chauffer ; 

• Les groupes électrogènes, les braseros et les barbecues ne doivent jamais être utilisés dans un espace clos (habitation, garage, sous-sol…) ni en extérieur près des portes, des fenêtres ou des bouches d’aération des logements ; 

En cas d’événements climatiques exceptionnels (inondations, tempêtes, grand froid), les pompes de relevage, ou pompes à eau, à moteur thermique et les groupes électrogènes ne doivent jamais être utilisés en intérieur. 

En présence d’appareils à combustion et devant les symptômes suivants : maux de tête, fatigue, nausées, vomissements, vertiges, apparaissant plus ou moins rapidement et encore plus s’ils touchent plusieurs personnes au sein d’un même foyer, il faut agir vite avant la survenue d’une perte de connaissance (coma) : 

• Aérez immédiatement ; 

• Arrêtez si possible les appareils à combustion ; 

• Évacuez les locaux ; 

• Et appelez les secours en composant le 15, le 18 ou le 112 (et le 114 pour les personnes malentendantes) ou un centre antipoison (numéro d’urgence 24/24, 7/7 : 01 45 42 59 59).

Ne réintégrez pas les lieux avant d’avoir reçu l’avis d’un professionnel du chauffage ou des Sapeurs-Pompiers.

L’état de la personne peut nécessiter une hospitalisation. 

En 2024,

  • 48 épisodes d’intoxications accidentelles par le monoxyde de carbone ont été signalés à l’ARS,                                             
  • 103 personnes ont été intoxiquées,                                                                                                                                                  
  • 3 personnes sont décédées.

Les sources principales d'intoxications au monoxyde de carbone dans l'habitat restent les chaudières.

Il est essentiel de rappeler l’importance de l’entretien annuel des installations de chauffage/production d’eau chaude par un professionnel, de ne jamais boucher les entrées d’air et d’aérer quotidiennement son logement. 

Retrouver toutes les bonnes pratiques dans la rubrique « comment les éviter ? »

 

L'ARS Bretagne met à disposition des collectivités et de tous les professionnels en contact avec du public des outils de communication comprenant des petites vidéos pouvant être relayés sur les réseaux sociaux, dépliants et affiches pour informer sur les risques liés au monoxyde de carbone et sensibiliser aux bonnes pratiques qui nous protègent.

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