Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle présent partout à la surface de la planète mais plus spécifiquement dans les sous-sols granitiques et volcaniques. Il provient de la désintégration du radium lui-même descendant de l’uranium qui est un constituant de la croûte terrestre. A partir du sol et parfois de l’eau dans laquelle il peut se trouver dissous, le radon se diffuse dans l’air. En atmosphère libre, il est dilué par les courants aériens et sa concentration est faible. Dans une atmosphère plus confinée, comme celle d’un bâtiment, il peut s’accumuler et atteindre des concentrations élevées.
Le radon dans les habitations provient presque exclusivement des émanations du sous-sol, la part des matériaux de construction tels que le granit étant faible. La concentration en radon dans l’atmosphère des habitations dépend des caractéristiques du bâtiment (présence ou non d’un vide sanitaire, de fissures dans la dalle de sol, etc…) et de la ventilation.
On observe généralement des concentrations plus élevées en hiver lorsque l’atmosphère dans les bâtiments est plus confinée.
Le radon est reconnu par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) comme un agent cancérigène, susceptible d'augmenter le risque de cancer du poumon. Il constituerait la seconde cause de décès par cancer du poumon après le tabac et devant l’amiante. En Bretagne, environ 20 % des décès par cancer du poumon serait attribuable au radon.
Le risque de développer un cancer du poumon est en outre multiplié par 20 lorsqu'on associe l'exposition au tabac et au radon.
Du fait de la nature de son sous-sol granitique, la Bretagne est l’une des régions métropolitaines les plus fortement concernées par le radon.
Le territoire national est divisé en trois zones à potentiel radon définies en fonction des flux d’exhalation du radon des sols :
- Zone 1 : zones à potentiel radon faible ;
- Zone 2 : zone à potentiel radon faible mais sur lesquels des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments ;
- Zone 3 : zone à potentiel radon significatif.
Les communes de France ont été réparties entre ces trois zones par arrêté interministériel du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français. Les quatre départements bretons sont concernés par des communes situées en zone 2 et 3.
Nombre de communes en zone 1, 2 et 3 dans chaque département :
|
Côtes d'Armor |
Finistère |
Ille et Vilaine |
Morbihan |
Zone 1 |
59 |
28 |
108 |
40 |
Zone 2 |
29 |
7 |
19 |
10 |
Zone 3 |
274 |
246 |
224 |
206 |
Nombre de communes |
362 |
281 |
351 |
256 |
La carte établi par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) précise le potentiel radon de chaque commune.
Connaître la concentration en radon dans son logement :
Pour cela, il est nécessaire d’effectuer des mesures chez soi à l’aide de détecteurs (dosimètres radon) en vente sur Internet qu’il est possible de placer soi-même (environ 25 € résultats compris). Cette mesure doit être effectuée dans les pièces les plus régulièrement occupées au rez-de-chaussée, sur une durée 2 mois ou plus et de préférence pendant une période de chauffage (saison hiver).
- Connaître la liste des fournisseurs de dosimètres
- Consignes de pose des dosimètres chez les particuliers
Limiter mon exposition si les résultats des mesures sont supérieurs à 300 becquerels par mètre cube d’air (Bq/m3).
En cas de concentration très élevée, il peut être nécessaire de faire réaliser un diagnostic dans le logement.
- Connaître la liste des professionnels formés à l’expertise du bâtiment visée à l’article R. 1333-34 du CSP et aux arrêtés du 20 et du 26 février 2019
- Connaître la liste non exhaustive des entreprises pouvant intervenir sur le radon
Deux types d’action permettent de réduire la concentration en radon :
- éliminer le radon présent en améliorant le renouvellement de l’air intérieur (renforcement de l’aération naturelle ou mise en place d’une ventilation mécanique adaptée) ;
- limiter l’entrée du radon en renforçant l’étanchéité entre le sol et le bâtiment (colmatage des fissures et des passages de canalisations à l’aide de colle ou de ciment, pose d’une membrane sur une couche de gravillons recouverte d’une dalle en béton, etc…)
Les solutions les plus efficaces peuvent nécessiter de combiner les deux types d’actions.
L’efficacité des travaux de réduction doit être vérifiée en effectuant de nouvelles mesures de concentration en radon.
La réglementation a été modifiée depuis le 1er juillet 2018. Il vous appartient de faire procéder à des mesures de concentration en radon tous les 10 ans et, lors de travaux entraînant une modification substantielle des bâtiments dans les cas suivants :
- S’il s’agit d’un établissement d’enseignement (y compris un bâtiment d’internat), d’un établissement d’accueil collectif d’enfants de moins de six enfants, d’un établissement sanitaire ou médico-social disposant d’une capacité d’hébergement, d’un établissement pénitentiaire situé dans une commune en zone 3 ;
- S’il s’agit d’un établissement d’enseignement (y compris un bâtiment d’internat), d’un établissement d’accueil collectif d’enfants de moins de six enfants, d’un établissement sanitaire ou médico-social disposant d’une capacité d’hébergement, d’un établissement pénitentiaire situé dans une commune en zone 1 ou 2, lorsque les résultats de mesurages existants dans ces établissements dépassent le niveau de référence de 300 Bq/m3.
Les établissements nouvellement concernés ont jusqu’au 1er juillet 2020 pour faire procéder à la mesure du radon.
Si, dans une pièce occupée plus d’une heure par jour, la concentration en gaz excède 300 Bq/m3 en valeur moyenne annuelle
Des travaux doivent alors être entrepris pour réduire l’exposition au radon. Ces travaux sont définis après des investigations complémentaires à la mesure. Ils font ensuite l’objet d’un contrôle d’efficacité. Le propriétaire doit en outre informer le préfet.
Si votre bien immobilier est situé dans une commune en zone 3 et si vous souhaitez le vendre ou le mettre en location, vous devez informer l’acquéreur ou le locataire du risque radon.
Pour obtenir des renseignements sur les moyens de prévention et les travaux de remédiation, vous pouvez contacter le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).
Des solutions sont également détaillées dans le dossier thématique élaboré par le réseau breton bâtiment durable, intitulé Prévention et remédiation du risque radon dans les bâtiments.
Une boite à outils est à votre disposition pour vous aider à mettre en œuvre des actions locales de sensibilisation : elle comprend des outils pratiques pour entreprendre des actions d’information et de sensibilisation sur le radon, tels que des exemples de supports de communication, un rétroplanning de campagne de mesure, des réponses concrètes aux questions fréquentes sur le sujet.