
Il est 12H,vendredi 18 juillet, les premiers baigneurs profitent des belles températures de l’air et de l’eau de cette plage du golfe du Morbihan, à Séné, la pointe du Bill très exactement.
Sur place, à l’entrée de la plage, Marie Bothorel, technicienne santé environnement de l’ARS Bretagne, est en pleine discussion avec une journaliste du Télégramme qui a fait le déplacement sur site. L’objet de la visite : comprendre en quoi consiste le contrôle sanitaire des eaux de baignade.

Ce sujet constitue l’actualité du moment, période estivale oblige ! Comme tous les ans, l’ARS Bretagne suit avec beaucoup d’attention les analyses de près de 600 zones de baignade réparties sur tout le littoral breton et surveille la qualité bactériologique des eaux. En cas de contamination par les bactéries Escherichia coli et entérocoques intestinaux, elle évalue le risque pour la santé des baigneurs.
« La campagne de contrôle de la qualité des eaux de baignade a démarré le 15 juin et va s’étaler jusqu’au 15 septembre. Cette surveillance des eaux de baignades permet de protéger les baigneurs en cas de contamination fécales. Pour la bonne information des vacanciers, les résultats de ces contrôles et les classements qui en découlent sont affichés aux entrées des plages par les maires. », explique Marie Bothorel.
Les plages contrôlées en moyenne toutes les semaines
12H30, Erim Kok rejoint Marie Bothorel et la journaliste.

Il est « préleveur », salarié d’un des laboratoires agréés par l’ARS Bretagne pour toutes les analyses de l’eau (baignade et de consommation humaine). C’est lui qui est chargé d’aller chercher un échantillon d’eau de mer pour l’analyse. Sa journée est chargée, il en est à sa 7e plage depuis le matin, son temps est compté. Sa zone de travail : une partie du Golfe du Morbihan et quelques îles.
« Je dois assurer les prélèvement deux heures autour de la marée haute. Et il ne faut pas que le temps entre le prélèvement et le dépôt au laboratoire dépasse plus de 6 heures afin de ne pas altérer l’analyse. Il y a quelques exceptions notamment pour les prélèvements des plages des îles avec le temps de déplacement qui est plus long. Aujourd’hui, il faut que tous mes échantillons soient déposés à 14H, je suis dans les temps ! ».
Son entrée sur la plage de la pointe du Bill ne passe pas inaperçue. Son équipement n’est pas celui d’un baigneur, ni même d’un plongeur mais d’un préleveur.

Entre le prélèvement et l’analyse, pas une minute à perdre
Tout est ordonné, d’abord la prise de la température de l’air, ensuite la protection des mains avec des longs gants pour éviter de contaminer l’échantillon.

Il prend son contenant et s’enfonce dans la mer jusqu’à la taille.
« L’endroit du prélèvement de l’échantillon ne se fait pas au hasard. C’est là où sont les baigneurs. Aujourd’hui, ils sont quelques-uns », explique Erim Kok. Il mesure la température de l’eau, remplit son échantillon, et revient sur le sable, note en détail toutes les informations nécessaires : date, heure, lieu, température de l’eau, de l’air etc…

Il accepte de faire la pose pour la photo mais ne s’attarde pas, il doit continuer sa tournée pour être à l’heure au laboratoire. Il faudra attendre entre 48H et 72 H maximum pour avoir les résultats.
Des résultats publiés entre 24H et 72H sur le site officiel baignades.sante.gouv
« Entre le prélèvement, l’analyse par le laboratoire agréé et la publication des résultats sur le site officiel baignades.sante.gouv.fr, il y a un délais qui peut varier entre 48H/72H. Les résultats d’analyse sont comparés à des valeurs seuils permettant d’apprécier la qualité sanitaire instantanée de l’eau de baignade. Elle est ainsi qualifiée de bonne, moyenne ou mauvaise. En cas d’épisode de contamination, la baignade peut être temporairement interdite, ainsi que la pêche à pied récréative si cette activité est pratiquée », explique Marie Bothorel.
48H plus tard, les résultats sont tombés : l’eau est de bonne qualité ! Rien de surprenant, l’eau de baignade de cette plage est depuis plusieurs années classée en qualité « excellente », et les quelques pollutions survenues les étés passés ont été ponctuelles et liées à des épisodes de fortes pluies.
Selon Marie Bothorel, « En 2024, sur la période estivale, la plage a été fermée à deux reprises pour une durée totale de 5 jours. Pour l’ensemble de ces contaminations, la pluie est un facteur impactant sur la qualité de l’eau. A chaque épisode de pollution, la collectivité mène les enquêtes pour identifier la cause précise de ces contaminations (réseau pluvial ou lessivage des plages, réseau d’assainissement, etc.) »

Les vacanciers vont pourvoir en profiter : pas de risques infectieux associés à leur baignade, car c’est bien pour protéger les baigneurs que les contrôles sont menés par l’ARS Bretagne. « Une mauvaise qualité sanitaire de l’eau de baignade peut en effet se traduire par des gastro-entérites, des otites, des rhinites et des dermatites », précise Marie Bothorel.
Mais les épisodes de contamination sont très faibles sur une saison. En 2024, en Bretagne, près de 6200 prélèvements d’eau et analyses microbiologiques ont été réalisés ; 124 échantillons, soit 2% ont été qualifiés en qualité mauvaise et seulement 80 interdictions temporaires de la baignade liées aux résultats du contrôle officiel prononcées.
De quoi rassurer les vacanciers.
L’été n’est pas fini ! 😎🏖️